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Introduction
Malgr� l'absence de preuves scientifiques qui confirment ce point de vue, certaines personnes - dont des nutritionnistes - estiment que les aliments enrichis devraient faire l'objet de restrictions r�glementaires. La CIAA s'oppose � toute initiative de ce genre, pour plusieurs raisons : l'absence m�me de toute justification scientifique ou sociale, la restriction du choix du consommateur et l'impact n�gatif sur l'innovation dans un domaine qui contribue directement � une nutrition �quilibr�e ainsi qu'� la sant� humaine.
L'enrichissement des aliments (avec des vitamines, des min�raux, etc.) rev�t une importance particuli�re � une �poque o� les styles de vie changent : la diminution du temps consacr� � la pr�paration des repas, l'impossibilit� de manger r�guli�rement des repas �quilibr�s, davantage de repas � sur le pouce �. La r�duction de la quantit� de nourriture consomm�e due � la s�dentarit�, au manque d'exercice et � l'�ge constitue un facteur suppl�mentaire qui contribue � une nutrition inad�quate.
R�gime alimentaire et sant�
L'influence positive du r�gime alimentaire sur la sant� est bas�e sur la vari�t� des aliments qui, consomm�s avec mod�ration, procurent un bon �quilibre entre les nutriments. Cependant, la modification des comportements di�t�tiques - due au changement de style de vie et � la modification des habitudes de consommation alimentaire - accro�t le risque de d�ficiences en oligo-�l�ments et de sous-consommation de nutriments. Dans ces conditions, l'ajout de nutriments � un large �ventail de produits alimentaires peut contribuer � l'�quilibre di�t�tique de la population.
On entend dire parfois que l'absence de r�glementation encourage la pratique de l'enrichissement des aliments par l'industrie, ce qui conduirait � l'uniformisation du march� et, par l�, � une restriction du choix du consommateur. Ce raisonnement, qui, d'embl�e, ne tient pas compte de la n�cessit� d'am�liorer la sant� publique, n�glige �galement la dynamique du march� et la demande des consommateurs. En outre, il ignore la vari�t� et la complexit� des facteurs qui influencent le choix des aliments et le r�le que jouent, dans ce contexte, la nutrition ainsi que les caract�ristiques nutritionnelles. Etant donn� la structure m�me et la diversit� d'un r�gime alimentaire habituel, il va de soi que les aliments enrichis ne deviendront jamais l'�l�ment principal, ni certainement la base d'une alimentation quotidienne.
Les �tudes de march� d�montrent clairement que la notion de � nourriture saine � aux yeux des consommateurs, est une notion large, qui englobe beaucoup de caract�ristiques, y compris la composition nutritionnelle. Une �tude paneurop�enne r�cente, r�alis�e aupr�s de pr�s de 12.000 m�nages dans quinze pays (Socioscan/Headway Marketing, 1997), a demand� aux consommateurs de d�signer les caract�ristiques d'aliments dits � sains �. Les personnes interrog�es ont non seulement mentionn� la pr�sence de nutriments tels que les vitamines, les fibres et les prot�ines, mais aussi des caract�ristiques telles que � fra�cheur � et � naturel/non transform� �. Bien que la pr�sence d'oligo-�l�ments soit une caract�ristique importante des aliments sains aux yeux des consommateurs, cette �tude confirme que d'autres facteurs jouent aussi un r�le cl� dans l'image des � aliments sains � et dans le choix des aliments.
En fait, des statistiques recueillies sur le march� tendent � d�montrer qu'une r�glementation souple de l'enrichissement des aliments ne conduit pas � l'utilisation exag�r�e d'aliments enrichis : au contraire, l'offre d'aliments enrichis �largit le choix du consommateur et constitue une contribution pr�cieuse au r�gime alimentaire. Dans des pays tels que le Royaume-Uni et l'Allemagne, o� la l�gislation sur l'ajout de nutriments aux aliments est relativement souple, les aliments enrichis ne repr�sentaient en 1992 que 3,5% et 5%, respectivement, du total du chiffre d'affaires de l'industrie agro-alimentaire. Des estimations pour 1998 indiquent que la part des aliments enrichis demeure stable -ils ne repr�sentent que de 1% � 6% du march� europ�en dans son ensemble.
Les c�r�ales de petit d�jeuner sont souvent cit�es comme exemple d'une utilisation excessive de l'enrichissement des aliments. Mais les c�r�ales sont atypiques sur le march� europ�en des aliments enrichis : il s'agit du seul secteur agro-alimentaire o� beaucoup de produits sont enrichis avec des vitamines et des min�raux. M�me dans ce cas-ci, tous les fabricants n'enrichisses pas forc�ment leurs c�r�ales et le consommateur peut toujours choisir parmi d'autres genres de petit d�jeuner non enrichis, tels que pain, biscottes, viennoiserie, etc.
Contraintes technologiques
L'enrichissement des aliments est �galement limit� par des contraintes technologiques. Bon nombre d'aliments ne peuvent tout simplement pas �tre enrichis avec des vitamines ni des min�raux pour des raisons organoleptiques (alt�ration du go�t ou de la couleur du produit fini) ou � cause du co�t prohibitif de la r�alisation technique.
Education � la nutrition
L'argument selon lequel l'enrichissement des aliments est d�routant pour les consommateurs, surtout lorsqu'il s'agit d'aliments qui ne contiennent normalement pas les nutriments en question, peut �tre r�fut� en grande partie gr�ce aux obligations d'�tiquetage actuelles. Il existe cependant un r�el besoin d'�ducation � la nutrition. Afin d'�tayer le r�le que joue l'enrichissement des aliments en aidant les consommateurs � mieux �quilibrer leur alimentation, les gouvernements et les organismes de sant� publique devraient mettre en place des programmes d'�ducation nutritionnelle orientant les consommateurs vers des choix susceptibles de contribuer � un r�gime et un style de vie sains.
Conclusion
L'enrichissement des aliments ne pr�sente aucun danger. En parall�le avec une �ducation � la nutrition, il peut aider les consommateurs � satisfaire leurs besoins di�t�tiques. Aucune preuve scientifique ne sugg�re que les aliments enrichis ont un impact n�gatif sur l'�quilibre nutritionnel dans son ensemble. Au contraire, des �tudes ont montr� que les aliments enrichis contribuent positivement au r�gime alimentaire.
En 1998, l'International Life Science Institute (ILSI) a d�clar� que � l'ajout de nutriments aux aliments peut s'av�rer un outil s�r et efficace pour am�liorer la consommation et la teneur en d'oligo-�l�ments, en compensant les quantit�s perdues, en incluant des micro-nutriments cl�s dans des aliments qui remplacent des produits traditionnels et en �largissant la gamme des produits riches en micro-nutriments �. De m�me, la Banque Mondiale a indiqu� que � la ma�trise des carences en vitamines et min�raux est l'une des plus extraordinaires avanc�es scientifiques pour le d�veloppement de ces derni�res ann�es �.
Il n'y a pas de raison li�e � la sant� publique qui exige une politique s�lective restreignant l'ajout de nutriments � des cat�gories sp�cifiques d'aliments. En outre, une telle politique priverait les consommateurs du droit de choisir parmi un large �ventail d'aliments, y compris ceux qui sont enrichis et ceux qui ne le sont pas. Toute restriction �ventuelle devrait donc �tre d�cid�e au cas par cas, nutriment par nutriment, et devrait �tre pleinement justifi�e par des raisons de sant� publique.
Ce r�sum� est extrait du document CIAA MIN/234/99E Final (seulement en anglais)